Entre encre et lumière

 Si une image vaut mille mots

Alors il faut tous les écrire

Regarder chaque parole

Prononcer chaque trait

Valse du temps et des sens

Voir, entendre, goûter, sentir

Et découvrir au fond de soi

L’essence qui nous fait grandir. 

Je te regarde

Je suis ombre, tu es lumière, 

Ou bien est-ce le contraire, 

Toi dans l’ombre, moi dans la lumière

Je te regarde et je m’éclaire. 

Ma main est si près de toi

Posée sur ce qui nous sépare, 

Toi en couleurs et moi dans le noir. 

Ma main comme la tienne

Qu’est-ce qui nous sépare

Une ligne imaginaire

Un souffle, un mouvement, 

Un geste, une prière

La vie tout entière repose en un instant

Mon regard sur le tien 

Notre lien, dans l’éternité, vivant. 

Same direction

Les nœuds qui ne lient pas 

Sont ceux qui nous relient

Ces vœux que l’on offre et que l’on reçoit

Lorsqu’un regard nous unit 

Brins de cheveux et bouquet de fleurs 

Les épaules se touchent 

Et les âmes sont réunies 

Des anges planent au-dessus de la cérémonie

Nul besoin de voir leurs visages 

Pour deviner ce qui se dit 

Il y a des promesses dans l’air

Et l’esquisse de toute une vie.

Time to play.

it’s Friday.

Va, quitte la terre et élance-toi

Les mains tendues vers l’univers

Aie confiance et tu recevras

Les réponses tant attendues

Aux lettres que tu as envoyées

Les fleurs en bouquets grandioses

Des graines que tu as semées 

Les sourires sur les visages

Des mots que tu auras prononcés

Des cadeaux en partage

Des invitations que tu auras lancées

Sois, le mouvement qui ose 

Le corps s’envolant

Les bras ouverts 

A tout ce qui t’attend. 

One, two, three - Diving in

Naître de l’eau de sa mer, 

Monter la première marche et reprendre son souffle. 

Le corps enduit de la chaleur amniotique 

Le cœur rempli de l’âme salée 

Naître de l’eau et s’élever

Se découvrir à plusieurs dans le grand escalier

Regarder tout en haut et distinguer la silhouette 

De celui qu’on imaginera être lorsqu’on s’y sera hissé

Oublier le sommet pour prendre le large

Avancer et glisser jusqu’au premier rebord

Se découvrir prêt à tomber pour devenir plus fort

Monter en un saut vertigineux

En haut du grand plongeoir

Regarder les cieux comme on contemple un miroir

Tendre les mains pour la dernière fois et saisir celles

Qui sont autres et qui font partie de soi

En qui fermement on croit 

Et qui nous retourne sans faille la faveur

Ensemble sauter 

Dans les eaux baignées de soleil

Parfumées des saveurs

De l’île aux fleurs. 

up the hill

Elle porte mille visages en elle 

Et personne ne les voit 

Roche solitaire sculptée par le temps

Elle porte mille cœurs en elle 

Mais personne ne les entend

Minéral solaire que l’eau fend 

Elle s’est hissée mille fois depuis l’enfance

Au sommet de ce rocher qui danse

Là-haut ou en bas, aucune différence

Juste elle, le temps

Et leurs silences.

Spider-man

Il y a ceux qui regardent l’horizon 

Perdus dans les nuances des courants contraires 

Ils scrutent l’univers des flots 

Ce qui se voit et ce qui demeure mystère

Et ils se perdent avant d’atteindre la frontière de l’eau 

Il y a ceux qui regardent le ciel

Et marchent en planant

Déployant un pied après l’autre 

Quand certains ouvrent leurs ailes

Le soleil comme boussole sur leur chemin

Dans l’azur souriant du quotidien.

Il y a ceux qui regardent par terre 

Comme abasourdi, par ce sable qui avale

Les empreintes qu’ils ont laissées

Ce sable couleur du temps, déjà passé. 

Il y a ceux qui ferment les yeux

Et écoutent la musique de la vie 

Tambour des vagues, voix d’enfants

Chorale symphonique aux accords chantants.

Et il y a elle, 

Elle ne regarde ni la terre, ni le ciel

Assise à hauteur d’enfant, elle contemple

Les seaux en plastique remplis

Les maçons en herbe qui lui sourient

Les mouvements gracieux des bras et des jambes qui se délient

Puisant là du sable et de l’eau ici 

Ces êtres qui font des châteaux et qui rient 

Lorsque la vie balaie ce qu’ils ont construit.

Let’s Rock

Approche-toi et écoute

Dans le silence les cordes qui résonnent 

C’est le bruit du musicien qui frissonne

En attendant l’accord qui lui répare le cœur

Le mien est un La mineur 

Encore à la recherche du sien

Ombre dans le soleil 

Guitare à la main 

Approche-toi et écoute

Son âme découvrir le refrain 

Des jours qui s’égouttent 

Et des nuits sans fin. 

(little perspective)

Je suis venu près de toi

J’étais là si proche

Trop peut-être pour me distinguer

Tes yeux n’ont pas su voir

Le bois dont j’étais fait

Désormais je m’éloigne

Vers d’autres échappées

Me distingueras-tu encore

Lorsque l’aube se hissera

Hors de son lit de roche

Le vent et l’eau m’entraînent tout droit 

Et le ciel est une carte à explorer

J’ai hissé toutes mes voiles dehors 

Vers les terres salées qui m’appellent 

Et les océans de pins et de coraux 

Dont le soir sous les étoiles

Je rêvais.

De l’ancre que j’avais jetée

Vers tes rivages

Il ne restera plus rien

Sinon une trace lunaire

Que le temps effacera sans chagrin 

La lame d’une feuille de papier 

Lancée comme une bouteille à la mer 

Quelques sourires et mon sillage 

Dans la baie qui se souvient.

Je suis venu si près

Je suis déjà si loin

De nous que restera-t-il

Que ce point

Qu’au gré du temps

Je deviens.

Tu es si près

Je suis déjà demain. 

I’m in heaven

Croquer la vie à pleines dents

Nuage rose et sucré

Brouillard de douceur

Croquer encore

Quand le nuage devient gris

Que l’acide pique et que la brume s’épaissit

Croquer toujours

Si le nuage devient noir

L’avaler tout entier pour que revienne l’espoir

D’un nuage blanc

Page nouvelle, saveur à inventer

Le bâton est là, il ne reste qu’à tourner

Jusqu’à ce que les couleurs de l’aube réapparaissent

Croquer la vie entière

Avant qu’elle ne disparaisse. 

A path to the sea

Il y a des tapis qui te seront déroulés

Alors que les dés sont encore en l’air

Des tapis volants, 

es tapis verts, 

des tapis déjà foulés

des tapis rouges 

et des tapis blancs. 

Des tapis de mousse, 

des tapis de prières 

et des tapis qui ne valent plus 

un franc

Des tapis qui ont la douceur 

d’une peau que l’on effleure

des tapis sacrés

des tapis vieillis 

des tapis d’aiguilles

et des tapis de fleurs

Et si rien ne va plus et que tu es entier sur ce tapis

Que tu as joué ton cœur, que tu as joué ta vie

Marche jusqu’au sable et laisse-le ramasser

Chaque grain de ton âme morcelée 

Enfonce-toi jusqu’aux chevilles, effondre-toi et respire

Le vent remettra de l’ordre dans tes cheveux

L’eau lavera les sillons creusés par tes larmes

La marée effacera l’ardoise des années

Le soleil brûlera tes peines 

Les vagues imiteront ton rire

Jusqu’à ce qu’il retrouve le chemin de tes yeux. 

Lockdown 5

Hier, les hommes ont disparu.  

Plus de costumes pressés, 

D’instruments entassés

Ni de talons perdus

Hier les hommes ont disparu. 

Le ciel s’est emparé

Des espaces que l’humain occupait

Il a tapé à une fenêtre

Un néon lui a ouvert 

Discussions entre deux êtres

De lumière. 

Still open-Lockdown 10

Monter une cage

La hisser immense dans le ciel 

La parer de milliers de fenêtres 

Du sol faire jaillir le métal 

Le sceller aux cieux

Morceler l’espace 

Faire croire qu’on se sent mieux

En haut dans les étages

Que sur les branches d’un chêne

Effacer les nuages

Remplacer le soleil 

Par des faisceaux éternels 

Quand s’est-on réellement enfermés

Murmure une voix dans le chaos

Bien avant d’être confinés 

Image gravée d’une cage désertée

Par des oiseaux 

Qui peuvent enfin s’envoler. 

« A touch of red »

Nous sommes tous l’enfant d’un conte

Cape rouge ou barbe bleue

A la recherche d’un caillou semé

Par le destin ou notre marraine bonne fée

La forêt abrite mille rêves 

Aux racines entrelacées 

Le plus beau d’entre tous 

Est celui où l’on peut dire à son reflet

Après une partie de cache-cache

Qui dure depuis des années 

« Je t’ai enfin trouvé! »

Alors que des chemins s’égarent

D’autres se rencontrent

Les virages ébauchent dans le noir

Les lignes conductrices de nos contes.

Let us dream

Je vois ce qui n’existe pas 

Et dont pourtant je suis le témoin

Un arbre aux reflets humains

Des branches qui deviennent racines 

Une eau incandescente 

Où mes rêves sommeillent

Une main qui dessine 

Les nuances du mot merveille

Mon envers y devient un endroit 

Terre accueillant

Les graines de nos souvenirs

Est-ce que l’arbre pourra me dire

A l’appel du vent 

Pour que la tige de mes espoirs fleurisse

Combien il faudra encore de temps.